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Site informel d'observation de la politique menée à PIMPREZ... et...ALENTOURS.......

PAPIER ou MAIL ?

Publié le 20 Février 2019 par la gratte-cul in environnement Pimprez, environnement-cadre de vie, environnement-cadre de vie Pimprez, société

Saviez-vous que toutes les heures, environ 10 milliards d’e-mails sont envoyés à travers le monde ?

C’est un acte courant dans la vie personnelle et surtout dans la vie professionnelle, pourtant, il s’agit d’un geste qui utilise bel et bien des quantités astronomiques d’énergie !

L’envoi d’un mail, un petit geste sans conséquence me direz-vous. Derrière cet aspect anodin des choses se cache tout le réseau internet: serveurs informatiques (data centers), stockage des données,etc... Tout ce petit monde travaillant 24 h/24 et 7j/7.

£$$€ Data centers et serveurs de stockage.

Les data centers sont les infrastructures où des centaines de serveurs (lien), reliés par des dizaines de milliers de km de câbles, nous connectent en permanence et consomment une quantité phénoménale d’électricité pour fonctionner et assurer leur refroidissement (lien).

Internet est le 3ème plus gros consommateur d’électricité au monde avec 1500 Twh (1500x1012 wh, lien) par an, derrière la Chine et les Etats-Unis. Au total, le numérique consomme 10 à 15 % de l’électricité mondiale, soit l’équivalent de 100 réacteurs nucléaires. La consommation d’internet doublant tous les 4 ans !

À cela, il faut ajouter la consommation de nos propres ordinateurs et celle des serveurs de stockage des boites de réception.

£$$€ Climat et internet.

l’ADEME (lien) estime que 1Mo envoyé correspond à 15 g de CO². Ce qui pour 39 mails (de 1 à 5...10Mo) échangés par jour pendant un an donne une production de CO² de 330 kg de CO².

Sachant que dans le monde se sont échangés 281 milliards de mails (lien) en 2018 (hors spam) (prévisions pour 2022 : 333 milliards) faites le compte : 4,215 x106 tonnes de CO² !

Les spams représentent 65 % du trafic mondial (lien), même si nous ne les voyons pas, la plupart étant bloqué par les anti-spams, le compteur CO² passe à 12,042x106 tonnes !!!

£$$€ Incitation à passer au numérique.

 

« Préservez l’environnement, optez pour la facture numérique  »

« Préférez le mail au courrier : plus rapide, plus vert, moins énergivore… »

etc...

 

De tels messages sont monnaie courante, et paraissent, à première vue, pleins de bon sens, au grand dam des professionnels de l’industrie papetière.

Dans cette période où l’écologie est de mode, préserver la forêt, les arbres semblent logique et nécessaire, pas d’impression, pas de timbre, pas d’archive papier...

Mais, en étant plus attentif et plus précautionneux, l’argument environnemental n’est plus aussi pertinent, l’industrie papetière ayant fait d’énormes progrès pour limiter son impact sur l’environnement (gestion durable des forêts, encres biologiques, réduction de la consommation en eau et en solvants polluants…).

Si nous examinons le cycle de vie d’un mail de l’émission à la réception du mail (fabrication des ordinateurs, des serveurs et utilisation... ), outre la consommation électrique (voir plus haut climat et internet) de nombreux métaux précieux, ainsi, que des quantités énormes d’eau sont utilisés, contribuant à l’épuisement des ressources.

£$$€ Rôle social du papier.

Point n’est besoin d’insister, le papier reprend les deux autres piliers du développement durable (lien), à savoir l’économique et le social, le papier génère beaucoup plus d’emplois et d’activité économique que le numérique.


 

£$$€ Pérennité du papier (avantages et limites).

Sous certaines conditions, le papier peut se conserver de façon quasiment illimitée.

Les supports numériques, disques durs ,SSD, flash, etc...) ne sont pas à l’abri d’une panne, d’un accident ou d’un pirate, malgré tous les progrès réalisés dans le numérique.

Le bon vieux papier reste le support de stockage des données le plus sûr dans le temps.

Un utilisateur peut reprendre un document papier de nombreuses fois sans augmenter son empreinte énergétique, ce qui n’est pas le cas d’une recherche Google (ou autres).

Même, s’il faut couper 20 millions d’arbres chaque année, le fabriquer, le blanchir, le transporter et l’imprimer, le papier que nous utilisons est recyclable plusieurs fois, en France, nous recyclons plus 5 millions de tonnes de papier annuellement. Alors que les filières de recyclage de composants électroniques peinent à rassembler les produits et à extraire les matières de base.

£$$€ Avantages et limites du numérique.

Malgré les arguments précédents, impossible de nier les nombreux avantages qu’offre le numérique, notamment en termes pratiques, consultation rapide de documents, facilité d’envoi, l’accès à un nombre d’informations quasiment illimité sur internet.

Aujourd’hui, le numérique promet la dématérialisation, avec moins de matière consommée au profit du « virtuel ». Mais les supports numériques ont-ils vraiment un impact environnemental plus faible que le papier ?

La réponse n’est pas simple,

  • Chaque utilisation du numérique consomment de l’énergie,

  • le numérique est loin d’avoir un impact négligeable sur l’environnement,

  • 75 % des DEEE (Déchets d’équipement électriques et électroniques) ne sont pas recyclés, pourcentage qui ne peut qu’augmenter : nous changeons de smartphone tous les 18 mois…. 

£$$€ Que conclure ?

Difficile de trancher entre les 2 possibilités :

  • pour une facture que nous consultons une seule fois, que nous n’imprimons pas et que nous n’archivons pas (cloud ou autre), le numérique est plus intéressant,

  • pour les consultations, les articles lus sur internet, cela dépend énormément du temps de lecture,

  • pour les livres, les petits lecteurs utiliseront le support papier et ceux qui consomment plus de 20 livres le numérique mais, les livres peuvent être prêtés (bibliothèque) ou échangés entre amis et connaissance…...

Il nous faut agir avec mesure dans nos usages,

  • privilégier les produits responsables : papier recyclé et ordinateur (tablette, smartphone…) à faible consommation et ne pas céder aux sirènes de la nouveauté,

  • ne pas s’interdire d’utiliser d’avoir recours à la location, aux bibliothèques, aux trocs à la réparation…

  • confier le matériel dont nous voulons nous débarrasser (papier ou numérique) aux filières de recyclage.

En fait, ne pas se laisser séduire par les idées soutenues par des organismes, sociétés intéressés financièrement à ces marchés.

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