L’hygiène et la propreté : 2 termes souvent confondus par nos concitoyens.
L’hygiène est un ensemble de savoirs et de pratiques, son domaine est celui de la prévention.
La propreté est culturelle, elle dépend, pour chacun, de son vécu.
L’hygiène.
Le mot hygiène dérive du nom de la déesse grecque Hygie (dont l'étymologie vient du grec ancien ὑγιεινός, hugieinós « bon pour la santé »).
L’hygiène est une branche de la médecine dont l’objet est la prévention des maladies. Son but est de préserver et de favoriser la santé. Elle est composé de l'hygiène mentale, de l'hygiène du sommeil, de l'hygiène physique, de l'hygiène relationnelle, de l'hygiène alimentaire, de l'hygiène bucco-dentaire, de l’hygiène microbienne, etc...
Le fait de se laver n'évite aucune maladie – sauf dans des cas particuliers – ; ce n'est donc pas de l'hygiène, mais une toilette corporelle.
La propreté.
Le nettoyage est l'opération qui consiste à enlever les salissures. La propreté est une notion macroscopique et sensorielle. Elle se voit, se touche, se sent.
Une personne qui dégage une odeur pénible (macération) n’est pas une personne qui manque d'hygiène ; mais c'est une personne qui ne se lave pas assez et ne change pas assez souvent de sous-vêtements et de vêtements.
La dépilation, qui plus est l'épilation, pubienne est aujourd'hui fort pratiquée : elle n'évite aucune maladie (sauf les poux de pubis) et l’on ne peut pas la considérer comme une mesure d'hygiène : cela tient plus de la mode voire de l’obsession. Elle serait, même, préjudiciable, car le corps humain n’a rien d’inutile : les poils et les follicules pilo-sébacés ont une fonction, celle de protéger la peau : les poils pubiens permettent le frottement sans irritation.
Propreté ou hygiène.
Nettoyer un local n'évite, en général, aucune infection, ce n'est donc pas de l'hygiène, mais un nettoyage. L’expression « hygiène des locaux », commode et largement utilisée, est une erreur.
De même « hygiène corporelle » est une absurdité, surtout si elle est employée à la place de propreté corporelle.
Par contre, se brosser les dents après chaque repas, ne pas manger entre deux repas et éviter les sucreries sont les piliers de l'hygiène bucco-dentaire, de même, faire de l'exercice plusieurs fois par semaine fait partie de l'hygiène physique, éviter de boire de l'alcool et de prendre des produits excitants le soir font partie de l'hygiène du sommeil, etc...
Idem pour ce qui de se laver les mains avant de les porter à sa bouche comme de la nourriture ou encore se laver les mains après être allé aux toilettes...
L’hygiène n’est pas un ensemble de rites et coutumes. Elle demande connaissance et réflexion.
La réputation des français.
Sur le plan de la propreté, nous avons une réputation qui n’est plus à faire. Nous consommerions moins de savon, de shampooing, de dentifrice et de brosses à dents que d’autres.
Seuls 3 Français sur 4 procéderaient à une toilette complète tous les jours, les femmes devançant les hommes (80 % contre 70%).
Pour les sous-vêtements, les femmes sont toujours au top : 95 % changeraient de culotte tous les jours contre 75 % pour les hommes. Par contre les femmes seraient à peine 1/3 à changer de soutien-gorge tous les jours...
Alors réputation ou syndrome de Diogène (lien) ou encore les Français auraient-ils compris, avant tout le monde, qu’il faille laisser la peau respirer et que les standards de propreté ne sont, peut-être, pas aussi bons que cela pour la santé ?
Notre flore microbienne fait partie de nous, elle nous protège, pourquoi vouloir l'éradiquer au risque de désordres beaucoup plus importants ?
Dans une période ou l’“hygiénisme” (lien) est devenu une mode, faut-il céder à ces règles que l’on voudrait nous imposer (lien) ?
le comité de rédaction et la gratte-cul