800 MILLIONS D’OISEAUX ONT DISPARU !

Depuis 40 ans, un quart des oiseaux d’Europe ont cessé de chanter. Pas seulement en ville, où les pigeons et les corneilles prolifèrent, tandis qu’on a perdu l’habitude de voir des groupes de moineaux ou d’hirondelles, mais aussi dans les champs, qui ont perdu 60 % de leur population.

Ce déclin devrait nous alerter, pourtant il peine à mobiliser. Pis : parler de «biodiversité» suscite des bâillements, dire «effondrement des espèces» vaut des accusations de catastrophisme. Pendant ce temps, le vivant souffre et s’éteint, sous nos yeux (lien).

Pourquoi un tel effacement ?

Certes celui-ci a des causes multiples : l’urbanisation, la pollution, les éoliennes, le changement climatique, etc... mais, une étude menée par des chercheurs du CNRS (Centre national de la recherche scientifique) pointe une toute autre cause (voir lien) : l’agriculture intensive, la monoculture, les grandes étendues faisant disparaître haies et bosquets, l’usage massif de pesticides et d’engrais de synthèse.

L’agriculture intensive est un modèle dangereux pour les agriculteurs eux-mêmes parce que notre économie les pousse à augmenter les rendements tout en baissant les prix !!! Ceux qui jadis s’honoraient d’être appelés PAYSANS sont contraints à une fuite en avant sans fin jusqu’à la chute finale…

Le en même temps du président !

Le gouvernement affiche des ambitions de planification écologique mais, en même temps le président demande une pause réglementaire européenne sur les normes environnementales ?

Devrions-nous choisir préserver la croissance ou l’existence ?

Pourtant tout est lié, le problème est systémique : notre façon collective d’habiter la terre n’est bonne ni pour la nature ni pour nous, le déclin des oiseaux , comme celui des insectes et des invertébrés, comme l’artificialisation déraisonnable des sols, comme la multiplication des plastiques dans l’océan (au détriment des poissons), tout cela accélère le dramatique effondrement du vivant sur la planète.

Au point que, si la disparition des espèces se poursuit à cette vitesse, la vie humaine sera bientôt menacée ...

L’agriculture intensive.

Sur le funeste podium des tueurs d’oiseaux, l’agriculture intensive tient la première place (voir lien). Pour parvenir à un tel chiffre (800 millions d’oiseaux disparus) les chercheurs ont étudié l’évolution, entre 1980 et 2016, de l’abondance de 170 espèces d’oiseaux européens, données provenant de plus de 20 000 sites à travers vingt-huit pays, ainsi que celle des principales contraintes l’agriculture intensive, le réchauffement de la température, l’étalement urbain, le changement de la couverture forestière auxquelles nos camarades à plumes sont soumis.

«Ce qui est novateur, c’est que nous avons pu regarder dans le détail ce qui se passait, année après année, pour les espèces et les pressions, et comparer l’effet relatif de ces dernières»

L’agriculture intensive avec ses pesticides réduisent en effet l’abondance des insectes, dont un grand nombre d’oiseaux ont besoin pour s’alimenter en particulier lors du nourrissage des jeunes, les semences enrobées de pesticides peuvent également être ingérées par les espèces granivores, quant aux engrais, ils polluent les nappes d’eau souterraines et de surface, d’où un impact sur la gente ailée.

Que laisserons-nous à nos enfants ?

Devrons-nous attendre une réforme de la PAC ( politique agricole commune) alors que jusqu’à présent les différentes alertes sont restées lettre morte ?

D’ailleurs la France, ses gouvernements, Emmanuel Macron et d’autres présidents avant lui, ont toujours soutenu les agriculteurs rappelons nous l’épisode des néonicotinoïdes, tout cela en dépit du bon sens (voir lien1, lien2).

Le lobbying agricole est mené par la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles) au travers des différentes FDSEA (Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles) qui se chargent d’entretenir de bonnes relations avec les politiques (lien) et ainsi de protéger leurs acquits au détriment de l’écologie et de la sécurité alimentaire de la population.

Nous avons ce type d’agriculteurs chez nous, ils n’hésitent d’ailleurs pas à faire appels aux chasseurs lorsqu’ils estiment être envahis par des oiseaux ou, même, par des sangliers…

Le comité de rédaction et la gratte-cul

P.S : les vacances sont finies, alors, peut-être, allez-vous avoir le temps d'ajouter vos propres commentaires à ce blog !!!