POLLUANTS ORGANIQUES PERSISTANTS (POP) ou ETERNELS.

Que sont-ils?

Le PFOA (acide perfluorooctanoïque, C⁸HF¹⁵O² ) et le PFOS (acide perfluorooctanesulfonique, C⁸HF¹⁷O³S ), sont parmi les plus connus et respectivement classés comme cancérogène pour les humains et cancérogène possible. Ce sont une famille de plus de 4 700 molécules chimiques produites par l’homme depuis les années 40. Leurs propriétés physico-chimiques (surfactantes, résistantes aux chaleurs intenses ou aux acides, à l’eau et aux graisses,etc…) expliquent leur présence dans nombre de produits de consommation courante et dans de nombreuses applications industrielles.

Ces deux substances sont interdites en Europe par application du règlement POP, depuis 2009 (PFOS) et 2020 (PFOA), cependant certaines applications échappent à cette interdiction (certains semi-conducteurs, dispositifs médicaux, mousse anti-incendie, etc.).

L’eau est le principal vecteur de pollution aux POP

La France a en effet choisi d’appliquer au niveau national la norme fixée par la Directive européenne sur les eaux à destination de la consommation humaine :

• 500 ng/L pour le total de tous les PFAS

• 100 ng/L pour la somme de vingt PFAS (parmi lesquels le PFOS et le PFOA)

De nombreux États se sont basés sur la dose hebdomadaire tolérable établie par l’EFSA en 2020 pour établir, à partir de la DHT (la dihydrotestostérone) de l’EFSA (European Food Safety Authority), des normes pour l’eau potable bien plus basses que la norme européenne que la France appliquera, par exemple :

• le Danemark a choisi d’appliquer une norme à 2 ng/L pour la somme de 4 PFAS dont le PFOA et le PFOS.

• aux Etats-Unis, l’agence de protection de l’environnement (US-EPA) a proposé une norme pour le PFOA à 4 ng/L.

• en France, l’Anses a établi en 2017 une valeur sanitaire maximale pour le PFOA dans l’eau potable à 75 ng/L, soit en dessous de la norme européenne de 100 ng/L!

LES POELES NE SONT DANGEREUSES QUE POUR LES MARIS !!!

Les POP sont partout !

Il s’agit de molécules persistantes, qui ne se dégradent pas dans l’environnement et migrent donc facilement dans l’eau, la terre, l’air… Ainsi quasiment tous les emballages au contact d’aliments en contiennent en raison de leurs propriétés antitaches et de résistance à l’humidité. On en trouve aussi dans les vêtements déperlants, les chaussures imperméabilisées, les poêles antiadhésives, les tissus antitaches… Même dans le papier toilette, selon une récente étude.

Quels risques représentent-ils ?

On sait que les POP ont des effets néfastes sur les systèmes cardiovasculaire, reproductif et hormonal. Ils entraînent un risque de cancer, notamment des testicules et des reins. Des études récentes ont aussi montré qu’ils ont un impact sur la fertilité et qu’ils réduisent l’efficacité des vaccins chez les enfants. Pourtant, alors que la France (tout comme les autres États européens) connaît le danger depuis vingt ans, rien ne s’est passé. Nous sommes en face à l’un des pires scandales sanitaires depuis des décennies.

Depuis quand savez-on ?

Les chimistes de 3M et de DuPont ont sciemment caché la toxicité des PFAS, présents dans les poêles, emballages, vernis... Ils savaient pourtant dès les années 1970 que ces polluants éternels étaient très dangereux, révèle une étude voir le lien.

En France, comme à son habitude, la majorité torpille une proposition de loi, alors que de nombreuses études confirment les risques des POP : cancer des reins et des testicules, perturbations hormonales, troubles de la fécondité, dérèglement du système immunitaire, … etc).

Et chez nous :

Le groupe chimique américain prévoit d’ouvrir en 2025 une extension de son site de Villers-Saint-Paul pour fournir des éléments à la chaîne de l’hydrogène vert. Mais des relevés effectués dans l’eau de l’Oise, à proximité du site, montrent, déjà, la persistance de POP.

L’ONG Générations Futures révèle ce lundi 5 juin «la présence en quantité très importante» de nombreux perfluorés (POP) dans la rivière Oise, 11 molécules ont été détecté dans la rivière (des concentrations variant de 4200 nanogrammes par litre à 11000 ng/l…).

Et ailleurs.

A Paimboeuf (44) ancienne usine Kuhlman , à Tavaux (39) usine Solvay, à Pierre-Bénite (69) usine Arkema, à Salindres (30) usine Solvay, et en d'autres lieux.

Plus près de chez nous, certains POP se cachent dans les pesticides : environ 12 % des substances actives sont des POP par exemple le diflufenican (un herbicide), le flufenacet (un autre herbicide), le flonicamide (un fongicide), le trifloxystrobine (un autre fongicide), le flonicamide (un insecticide), et d’autres !

Ceux-ci sont surtout présents dans les fruits : fraises (37% contaminés en 2021), les pêches (35%) , les abricots (31%), les melons (37%) et les légumes ce sont les chicorées (52%), les aubergines (29%) et les poivrons (23%) indique un rapport publié par plusieurs associations dont Générations Futures et la Pesticide Action Network (PAN) Europe.

"En tendance, la proportion moyenne d'échantillons de fruits contenant des résidus de pesticides PFAS a augmenté de 617% sur une période de 10 ans", dénoncent les ONG, et sur les légumes, la croissance est de 262%.

Les résultats du rapport montrent que "la probabilité de retrouver des POP dans notre assiette est de plus en plus importante", ce qui "crée un risque chronique pour l'environnement et la santé, car ces substances s'accumulent dans notre organisme" déclare Générations Futures.

Le comité de rédaction et la gratte cul