Notre chef de l’État nous a assené, pas moins de 6 fois, ce message au cours de son allocution du 16/03/2020. Mais sommes-nous, réellement, en guerre ?
La référence du chef de l’État à la guerre est-elle justifiée ?
Le coronavirus n’a ni intelligence humaine ni intention de nuire ; il n’a donc pas d’ennemi et n’est pas notre ennemi. L'auteure de cette tribune dénonce la rhétorique guerrière du gouvernement et la militarisation du langage.
Le Covid-19 tue, il ne s’agit pas de meurtre ni de guerre mais, d’un phénomène biologique qui nous conduit à une catastrophe sanitaire mondiale et une crise économique et financière à l’ampleur inconnue.
Ce n’est pas le moment de clamer : nous sommes en guerre, nul ennemi n’est à nos portes, tout se passe dans les lieux de soins ou les soignants, les policiers, les éboueurs, les employés des Ehpad, etc … s’adaptent avec les faibles moyens matériels et les ressources humaines mis à leurs dispositions.
Un langage guerrier utilisé par Napoléon et Clémenceau et Churchill.
Aurions nous à la tête du pays un chef de guerre ?
Celui-ci nous a parlé de mobilisation générale, d'ennemi invisible… Mais, ce fut utilisé par d’autres chefs d’États dans des conditions toutes autres où la France était menacée par un ennemi bien réel.
Était-ce pour nous faire oublier le manque de masques, l’impréparation de notre système de santé, le manque de personnel, le manque de lits (en particulier en réanimation), etc...
Un tel langage est-il, encore, d’actualité ?
Nous devrions changer de paradigme, plutôt que d’utiliser des termes guerriers, il faudrait à nos chefs D’États une autre approche autre que la violence des termes utilisés (pour le moins).
Un autre monde serait possible, l’entraide, la solidarité, la justice, le respect, la responsabilité, l’écoute, la coopération et la créativité, en un mot : repenser la démocratie, enfin voir le monde d’après.
Peut-être sont-ils perdus devant le nouveau monde qui s’annonce.
la gratte-cul